Publié par Catherine Nesi le 14 septembre 2017
Titre : La nuit, la mer n’est qu’un bruit
Auteur : Andrew Miller
Editeur : PIRANHA
Traduction : David Tuaillon
Date de parution : 24 août 2017
Nbre de pages : 330 pages
Mon Avis :
A peine sorti ce roman est déjà beaucoup chroniqué. En ce qui me concerne c’est plus la découverte d’un écrivain que celle d’un roman. Quoique …
Il est vrai que La nuit la mer n’est qu’un bruit vous marquera l’esprit d’une manière ou d’une autre. Aux mots ennuyeux, dérangeant, …hermétique que j’ai pu lire, j’opposerais pour ma part, singulier, sublime, fort, iodé, ce roman est une forteresse qui se mérite. Je peux comprendre que tout le champ lexical de la mer et de la navigation peut décourager, voire être carrément rédhibitoire pour certains. J’ai la chance de vivre à deux pas d’un grand port de voile, et sans connaître la navigation, j’aime qu’on me parle de bateaux, de drisses, de bôme, de sacs à voiles, et de shipchandlers.
Le personnage de Maud est frappant de passivité et de froideur. Une femme-énigme. Elle semble complètement absente puisque elle ne s’exprime pratiquement pas, c’est principalement le point de vue de Tim qui nous est livré, tout au moins dans la première partie du récit, puisque ce roman se scinde en deux parties. La première relate la rencontre et l’évolution de ce couple, dont on se demande par quel unique fil il tient encore. Le reste du roman fait disparaître l’un d’eux, et c’est la mer qui devient presque le personnage principal, avec Maud. Ce livre nous montre que le deuil est vécu par chacun de manière différente. Et la fin ouverte a dû en frustrer plus d’un. Grâce à ce roman j’ai découvert Andrew Miller, et quelle découverte ! Il magnifie et poétise l’ordinaire comme personne, ses nombreuses descriptions façon Nature Writing me laissent des impressions merveilleuses. J’en suis imprégnée, elles se rappellent à moi encore, alors je les traque au fil des pages, je les retrouve, je les note dans un de mes carnets.
» … Touffes d’herbe, les collines saignées de leurs couleurs, les ruisseaux, petits et larges, devant lesquels les chiens se tiennent et lapent leur reflet. »
En conclusion, je vous invite à découvrir La nuit, la mer n’est qu’un bruit, une lecture étrange, envoûtante, magnétique. Tout d’abord rétive au style Miller dans les premières pages, je lui ai trouvé une forme particulière de séduction. Et je me mets en marche toutes affaires cessantes pour me procurer ses autres romans, à commencer par L’homme sans douleur.
Votre dévouée blogueuse,
Catherine Nesi
Né(e) à : Bristol , le 29/04/1960
Biographie :
Andrew Miller est un romancier du début du XXIe siècle, présenté par la critique « comme l’un des plus talentueux écrivains britanniques de sa génération ». Il est titulaire d’un MA en création littéraire à l’Université d’East Anglia (1991) et a obtenu son doctorat en Creative and Critical Writing à l’Université de Lancaster en 1995.
Sa renommée internationale s’est établie sur le succès de son premier roman « L’homme sans douleur » (Ingenious Pain), publié en 1997 en Grande-Bretagne et par la suite en plus de trente langues. Le roman a été couronné par le James Tait Black Memorial Prize ainsi que le prix International IMPAC 1999.
En 1998, Miller a publié son deuxième roman « Casanova amoureux » (Casanova in Love) qui est également un roman historique. En 2001, son troisième roman « Oxygen » a été finaliste pour le Booker Prize. « Dernier requiem pour les innocents » (Pure, 2011) a obtenu le Costa Book Awards, Costa Book of the Year.
Il vit aujourd’hui de sa plume dans le Somerset en Angleterre.